Pays :	Russie
Ligue :	Мир Российская премьер-лига (Mir Russian Premier Liga)
Nom raccourci :	Torpedo Moscou
Fondé en :	1930
Stade :	Saturn (16500 places)
Coordonnées :	55.577517° , 38.226216°  [Situer sur la carte]
Site :	http://www.torpedo.ru/
Domicile Extérieur

Parmi tous les clubs moscovites, le Torpedo est celui qui a le plus souffert des revers de fortune et des caprices de l’histoire russe et soviétique. Il y a aussi le Dynamo, mais on me souffle que ceux-là l’ont bien mérité. Fondé en 1924 dans un quartier industriel du sud de Moscou, l’ancêtre du Torpedo, le club du palais ouvrier «La Forge prolétaire », vivote tranquillement dans le championnat de la ville de Moscou jusqu’au début des années trente. Il est renommé club de la Société automobile de Moscou en 1930, signant ainsi son rattachement définitif à l’usine qui produit les berlines des officiels soviétiques. Le club change de nom une nouvelle fois en 1932, et devient club de l’usine Staline, du nom de l’usine de voitures en question.


Tout change en 1936, quand le ministère des Sports d’URSS décide de créer un championnat national sur tout le territoire de l’Union. Le club intègre le groupe B dès la première année, et change de nom pour le championnat d’automne : le Torpedo Moscou est né. Les avtozavodtsy (« les ouvriers de l’usine de voiture », en russe) passent la seconde partie des années 30 dans un relatif anonymat, intégrant tout de même le groupe A en 1938 à la faveur d’un élargissement du nombre de clubs de 9 à… 26 ! Ce n’est qu’après la Seconde guerre mondiale que le Torpedo se distingue, avec l’arrivée de la première véritable légende du club, l’attaquant Alexandre Ponomariov. Cette première génération dorée est récompensée par deux Coupes d’URSS en 1949 et 1952.





C’est également en 1952 que le club signe le jeune Valentin Ivanov, attaquant génial qui devait jouer pendant 14 ans pour l’équipe première du Torpedo et devenir un capitaine emblématique de la sélection soviétique. Après la fin de sa carrière de joueur, il signe comme entraîneur principal de son club de cœur, poste occupé de 1967 à 1998 (avec cinq interruptions) ! En 1953, le prodige Edouard Streltsov rejoint les avtozavodtsy. Celui qui est considéré comme le plus grand footballeur russe de tous les temps avec Lev Yachine éclabousse le championnat de sa classe dès ses débuts. Sa carrière est interrompue une première fois en 1958, à la veille de la Coupe du Monde. Il est condamné à 12 ans de camps pour viol à l’issue d’une enquête bâclée. Aujourd’hui, on ne sait toujours pas si Streltsov était vraiment coupable, mais la majorité des Russes est convaincue qu’il a été écarté pour des raisons politiques.





Tout ceci n’empêche pas le Torpedo de remporter son premier titre de champion d’URSS en 1960, et sa troisième Coupe d’URSS, avec une défense intraitable menée par Viktor Choustikov et Leonid Ostrovsky. Les avtozavodtsy manquent de peu le second titre en 1964, cédant au Dynamo Tbilissi seulement lors de la finale organisée pour départager les deux clubs. Libéré dès 1963, Streltsov travaille à l’usine et poursuit ses études, avant d’être autorisé à rejouer au football en 1965. Le Torpedo remporte son second titre de champion d’URSS cette année-là, puis une quatrième coupe d’URSS en 1968.


Le départ à la retraite des différents protagonistes de l’âge d’or du Torpedo ramène le club à son statut d’outsider. Il remporte une dernière fois le championnat d’URSS en 1976, ainsi que deux autres Coupes en 1972 et 1986. La chute de l’URSS ne porte pas vraiment bonheur au plus industriel des clubs moscovites, qui décline lentement, malgré une Coupe de Russie remportée en 1993. En 1997, le rachat du Torpedo par le consortium du Loujniki provoque une scission avec l’usine ZIL, soutient historique du club. Un second Torpedo est créé, le Torpedo-ZIL, bientôt renommé Torpedo-Metallurg, puis FC Moscou. Ce dernier a fait faillite en 2010, mais a été recréé en ligue amateur en 2014.


La trajectoire du Torpedo historique n’est pas bien meilleure : il est relégué à deux reprises en 2006 et 2008, et perd même son statut professionnel en 2009. Depuis, les avtozavodtsy s’efforcent de remonter la pente malgré les turpitudes de leurs dirigeants. Ils ont quitté le stade Edouard Streltsov en 2013 pour aller jouer à Ramenskoïe, dans la banlieue de Moscou. Ils profitent de la faillite de l’Alania Vladikavkaz début 2014 pour décrocher une place en barrages, où ils obtiennent l’accession en Première ligue au détriment des Krylia Sovetov Samara.